J'étais cette semaine à Doha... Si la partie avion du voyage vous intéresse, vous savez ou aller lire le récit. ;-)
J'arrive donc à Doha à 23h00, après avoir passé ma journée entre transit et avions... Enfin, l’avion de mes collaborateurs se pose, et je les
retrouves en sortie de douane.
Nous prenons alors la voiture pour rejoindre l’Hôtel, à a
peine 20 minutes de l’aéroport. La conduite des Qatari est, comme le dirais mon
commentateurs sportif favori, « virile, mais correcte »… Par exemple, lorsque le feu vert commence à
clignoter, et malgré la longueur du temps d’attente, les Qatari s’arrêtent,
sans attendre que le feu passe à l’orange, et encore moins au rouge. Par
contre, sur la route, les grandes accélérations, et les manœuvres dignes d’un
grand prix de F1 ne sont pas rares…
A l’hôtel, l’accueil est très courtois, et nos valises sont
immédiatement prises en charge par un chasseur qui nous accompagne dans la
chambre. Ouf. Minuit passé, je prends congé du chasseur, et peux enfin aller me
coucher, bercé par le bruit des gros moteurs V8 qui semblent donner récital
dehors…
Premier jour de travail.
Suite à un léger contre temps, ce jour est consacré à la
capitalisation de documents entre mes collègues et moi. Pas grand-chose à en
dire, nous restons à l’hôtel toute la journée, et peaufinons nos supports pour
le lendemain.
Deuxième jour de travail.
Bon, je n’ai pas vraiment le droit de vous raconter ce que
je fais… Je vais du coup me contenter de partager mes ressentis… Nous
commençons la journée à 7 heure sur le site client. Malgré l’heure matinale,
tout le monde est opérationnel, les véhicules sont présents, et tout a été
prévu et anticipé suivant nos demandes. La matinée se passe très bien. Les
Qataris sont travailleurs, intéressés, et leurs niveau de base est bon. La
surprise (bien que nous le sachions avant de venir) interviens vers onze heure
et demie… Un peu gêné, l’interprète
viens nous voir et nous dit « Now, we have to stop, because this is time
for prayer, and if you don’t stop, you will loose lot of people »… Nous
remballons donc le matériel, un peu en catastrophe, les derniers Qatari prenant
congés poliment, toujours avec le sourire, … Mais tout de même au pas de
course…
Nous rejoignons alors le bureau du chef du site pour le
rejoindre. Après avoir slalomé entre les tapis pour ne pas gêner la prière, nous
n’y trouvons que notre commercial, qui nous explique que notre hôte est parti,
probablement pour toute l’après-midi… A Doha, on ne travaille plus passé treize
heure… Mais on ne peut jamais être sur… Et ici, il ne faut pas se formaliser si
votre interlocuteur part sans vous dire s’il revient ou non…
C’est donc ainsi qu’après avoir attendu pendant une demi-heure
en vain nous retournons à l’hôtel pour corriger quelques coquilles apparues le
matin et attaquer nos rapports journaliers…
Troisième jour de travail.
Un peu échaudés par l’expérience de la veille, nous arrivons
sur le site à six heures du matin… C’est donc tout naturellement qu’à partir de
8H00, les Qatari ont commencés à regarder leurs montre et à demander des
pauses… Mais bon, une fois la pause accordée, et comme la veille, les gens se
sont montrés très travailleurs, très professionnels… Jusque onze heure vingt…
Ou ils sont partis à la prière…
Le soir, nous avons fait un petit tour dans le quartier des
grattes ciels de Doha. Curieuse impression que cet endroit. Le luxe et la
débauche d’argents y sont visibles, les grattes ciels flambants neufs a l’architecture travaillée y côtoient des
chantiers pharaoniques de centres commerciaux…
tous ces espaces sont évidemment entourés de fontaines, d’arbres
luxuriants, de gazon…
Mais tout cela sonne faux…
Les tours sont vides, ou en tout cas, très peu occupées, les
végétaux ne survivent que par un arrosage copieux et constant, d’eau obtenue à
grands frais (économiques et écologiques) dans des usines de désalinisation, et
dès que l’on sort de la « zone de verdure » qui entoure les hôtels,
les restaurants, ou tout autre lieu ou la volonté de l’homme impose à l’herbe
de pousser, tout n’est que minérale et aridité… Les limites de l’irrigation
sont par endroit si visibles et nettes que l’on se doute que le désert
reprendrait rapidement ces droit si l’on arrêtait l’irrigation…
Doha est, de ce que j’en ai vu en tout cas jusque
aujourd’hui, comme une coquille creuse, la preuve que si l’argent peux tout
acheter, il ne peut pas tout faire…
4ème jour de travail.
Je ne sais pas si c’est parce que mes contacts locaux se limitent
à des gens qui soit travail pour moi, soit attendent des choses de moi, mais je
trouve que globalement, les locaux (migrants ou non) sont accueillants et
agréables. S’en est même parfois usant, lorsque par exemple au moment de sortir
de l’hôtel un portier court et pousse la porte que vous étiez en train
d’ouvrir, ou qu’un serveur rempli encore le verre dans lequel vous n’aviez pas
fini de boire…
Ce soir, nous sommes allés un peu visiter le centre-ville.
Passés les bouchons pour le rejoindre, nous nous garons près du centre et
continuons à pied. Ouf, là, Doha est un peu plus vivante. Des gens mangent en
terrasse, s’assoient sur des bancs et discutent entre eux, il y a un peu plus
d’animation! Le hasard de notre marche nous fait arriver dans le souq Al Waqif.
De loin, c’est franchement fabuleux. Un souk authentique, avec les murs faits
de pierre et boue séchée, de rue étroites, de commerces divers et variés (mais
toujours regroupés par thème)… Mais… Car il y a un mais… Si tout à l’air assez
authentique (je pense aux gens qui peuplent se lieu, aux marchands d’épices,
aux vieux Qatari qui s’assoient dans leurs brouette au milieu des allées, des
tissus, du marché aux animaux, …) Et bien le décor, lui, est faux… Le souk de
Doha est en fait une construction moderne, faite de béton et de Placoplatre, le
tout habillement enduit pour donner l’apparence de l’authentique… Un peu dommage… La première touche de vrai
vie que nous croisons depuis notre arrivée n’est qu’un greffon artificiel (qui
a bien pris certes) sur un fond de décor « World company »… Tout cela
laisse un petit gout « d’Eurodisney » qui dans le contexte est un peu
désagréable…
5ème jour.
Seulement d’astreinte aujourd’hui, ma consigne est de ne pas
trop m’écarter du centre afin de pouvoir toujours pouvoir facilement trouver un
taxi… J’en profite donc pour partir à pieds visiter un peu le centre-ville.
Levé assez tôt pour respecter mes engagements professionnels
de disponibilité, c’est « à la fraîche » (30°C tout de même à 7h30) que
je pars, à pieds, de l’hôtel. Doha n’est pas une ville faite pour les piétons.
Ici, le carburant ne coûte rien (« Le plein de leur 4x4 leur coûte moins
de 20€ » m’avait confié le commercial en visite hier), ainsi, j’ai dû
marcher le long d’une route ne disposant pas vraiment de trottoirs pendant 20
minutes avant de voir mon premier passage piéton. Durant mon périple, j’ai
aussi eu à traverser des deux fois trois voie, sans passage piéton, ni
signalisation…
Un passage m’a fait une sensation très étrange… Longeant une
route assez imposante et sans trottoir, j’ai dû marcher dans l’herbe. Le sol qui
venait d’être arrosé était si humide que j’avais l’impression de marcher sur
une éponge… Tout cela en étouffant de chaleur, et avec des bandes arides de
sable non irrigué à quelques mètres…
Pour le reste, Doha est une jolie ville, je pense un peu en
recherche d’identité. Une ville que les nombreuses grues installées partout est
en train de sortir du sable. Écrasant « l’ancien Doha » dont il reste
encore quelques traces, les buildings dominent la ville. Peut-être un peu en
manque de maturité? … D’où cette impression de creux ressenti la veille…
6ème jour.
Nous avons déroulés sans accroc ce matin la dernière partie
de notre programme… Toutefois, après une semaine passée sur un rythme assez
soutenu (6h30 à 11h30 pour eux), nous avons eu du mal à les faire accrocher
jusqu’au bout…
C’est ainsi qu’à 11 heure ce jour, ils nous ont invités à
aller boire le café, pour pouvoir ce dire au revoir convenablement… Au menu,
« Red Tea », ou « Arabic Coffee ». Préférant le thé, je
choisi donc le thé rouge, qui était tellement bon que je n’ai pas su refuser
une deuxième tasse… Au moment de partir, l’un d’eux viens me voir et me dis
« Tu ne peux pas partir sans avoir gouté ça »… Dans sa main, une
petite tasse, remplie comme une tasse à sacké d’un liquide qui ressemble à du
lait, … Vert… Je prends le temps de le
savourer, le liquide est délicieux… « that’s Arabic Coffe, made with green
coffee »… S’il ne me l’avait pas dit, je chercherais encore ce que c’était…
Mais qu’est-ce que c’était bon !! Enfin, l’un des stagiaire, celui qui
avait toujours les yeux rouges me tends une petite pipe, remplie d’un mélange
ressemblant a de l’origan…
-Is that
drug ?
-No… Arabic
Tobacco… You have to try this…
-do you
think that is legal in France
-I don’t
know… But you have to try this… Two breath, then your head will twirl…
Après avoir refusé poliment, et donné nos casquettes en plus
de nos adresses mail (sic!), nous prenons congés… Aaahhh… Toute une après-midi
de libre !! Du coup, direction le sud… Après 50Km de désert rocailleux et
plat, nous y sommes… Les dunes de sable ! Quel spectacle étonnant… Dommage
qu’en ce lieu l’on soit plus proche de l’atmosphère de Mad Max que de celle de
Lawrence d’Arabie… Malgré les buggys, et les poubelles par terre, l’endroit
reste magique… Déjà, le soir tombe…
C’est vrai que je n’en ai pas parlé, mais ici, la journée est décalée
par rapport à chez nous. Si le soleil se lève vers 6 heures, il se couche vers
17 heures… Question pratique de confort dans un pays ou la température a
l’ombre dépasse souvent les 55°C en journée… Nous mettons donc à profit ce
début de soirée pour nous promener sur la corniche, et retourner au souq… Souq
qui alors prend tout son charme. Une chose amusante, c’est que les marchands y
sont regroupés par thème. Et je peux vous dire que l’aile réservée aux
marchands d’épices est un régal… Après
avoir siroté tranquillement un Ayran Yogurt, c’est presque avec regret que je
retourne à l’aéroport… Sur la route, nous faisons le plein de la voiture… Nous
en auront pour 48 Rials… Il faut dire qu’à 0,85 rials le litre… Pour
comparaison, 1 € valait aujourd’hui 4,10 Rials…. Vous imaginez, 50 litres de
super pour 11€?