dimanche 18 novembre 2012

De Doha...


J'étais cette semaine à Doha... Si la partie avion du voyage vous intéresse, vous savez ou aller lire le récit. ;-)

J'arrive donc à Doha à 23h00, après avoir passé ma journée entre transit et avions... Enfin, l’avion de mes collaborateurs se pose, et je les retrouves en sortie de douane.
Nous prenons alors la voiture pour rejoindre l’Hôtel, à a peine 20 minutes de l’aéroport. La conduite des Qatari est, comme le dirais mon commentateurs sportif favori, « virile, mais correcte »…  Par exemple, lorsque le feu vert commence à clignoter, et malgré la longueur du temps d’attente, les Qatari s’arrêtent, sans attendre que le feu passe à l’orange, et encore moins au rouge. Par contre, sur la route, les grandes accélérations, et les manœuvres dignes d’un grand prix de F1 ne sont pas rares…
A l’hôtel, l’accueil est très courtois, et nos valises sont immédiatement prises en charge par un chasseur qui nous accompagne dans la chambre. Ouf. Minuit passé, je prends congé du chasseur, et peux enfin aller me coucher, bercé par le bruit des gros moteurs V8 qui semblent donner récital dehors…
Premier jour de travail.
Suite à un léger contre temps, ce jour est consacré à la capitalisation de documents entre mes collègues et moi. Pas grand-chose à en dire, nous restons à l’hôtel toute la journée, et peaufinons nos supports pour le lendemain.
Deuxième jour de travail.
Bon, je n’ai pas vraiment le droit de vous raconter ce que je fais… Je vais du coup me contenter de partager mes ressentis… Nous commençons la journée à 7 heure sur le site client. Malgré l’heure matinale, tout le monde est opérationnel, les véhicules sont présents, et tout a été prévu et anticipé suivant nos demandes. La matinée se passe très bien. Les Qataris sont travailleurs, intéressés, et leurs niveau de base est bon. La surprise (bien que nous le sachions avant de venir) interviens vers onze heure et demie… Un peu gêné, l’interprète viens nous voir et nous dit « Now, we have to stop, because this is time for prayer, and if you don’t stop, you will loose lot of people »… Nous remballons donc le matériel, un peu en catastrophe, les derniers Qatari prenant congés poliment, toujours avec le sourire, … Mais tout de même au pas de course…
Nous rejoignons alors le bureau du chef du site pour le rejoindre. Après avoir slalomé entre les tapis pour ne pas gêner la prière, nous n’y trouvons que notre commercial, qui nous explique que notre hôte est parti, probablement pour toute l’après-midi… A Doha, on ne travaille plus passé treize heure… Mais on ne peut jamais être sur… Et ici, il ne faut pas se formaliser si votre interlocuteur part sans vous dire s’il revient ou non…
C’est donc ainsi qu’après avoir attendu pendant une demi-heure en vain nous retournons à l’hôtel pour corriger quelques coquilles apparues le matin et attaquer nos rapports journaliers…
Troisième jour de travail.
Un peu échaudés par l’expérience de la veille, nous arrivons sur le site à six heures du matin… C’est donc tout naturellement qu’à partir de 8H00, les Qatari ont commencés à regarder leurs montre et à demander des pauses… Mais bon, une fois la pause accordée, et comme la veille, les gens se sont montrés très travailleurs, très professionnels… Jusque onze heure vingt… Ou ils sont partis à la prière…
Le soir, nous avons fait un petit tour dans le quartier des grattes ciels de Doha. Curieuse impression que cet endroit. Le luxe et la débauche d’argents y sont visibles, les grattes ciels flambants neufs  a l’architecture travaillée y côtoient des chantiers pharaoniques de centres commerciaux…  tous ces espaces sont évidemment entourés de fontaines, d’arbres luxuriants, de gazon…
Mais tout cela sonne faux…
Les tours sont vides, ou en tout cas, très peu occupées, les végétaux ne survivent que par un arrosage copieux et constant, d’eau obtenue à grands frais (économiques et écologiques) dans des usines de désalinisation, et dès que l’on sort de la « zone de verdure » qui entoure les hôtels, les restaurants, ou tout autre lieu ou la volonté de l’homme impose à l’herbe de pousser, tout n’est que minérale et aridité… Les limites de l’irrigation sont par endroit si visibles et nettes que l’on se doute que le désert reprendrait rapidement ces droit si l’on arrêtait l’irrigation…
Doha est, de ce que j’en ai vu en tout cas jusque aujourd’hui, comme une coquille creuse, la preuve que si l’argent peux tout acheter, il ne peut pas tout faire…
4ème jour de travail.
Je ne sais pas si c’est parce que mes contacts locaux se limitent à des gens qui soit travail pour moi, soit attendent des choses de moi, mais je trouve que globalement, les locaux (migrants ou non) sont accueillants et agréables. S’en est même parfois usant, lorsque par exemple au moment de sortir de l’hôtel un portier court et pousse la porte que vous étiez en train d’ouvrir, ou qu’un serveur rempli encore le verre dans lequel vous n’aviez pas fini de boire…
Ce soir, nous sommes allés un peu visiter le centre-ville. Passés les bouchons pour le rejoindre, nous nous garons près du centre et continuons à pied. Ouf, là, Doha est un peu plus vivante. Des gens mangent en terrasse, s’assoient sur des bancs et discutent entre eux, il y a un peu plus d’animation! Le hasard de notre marche nous fait arriver dans le souq Al Waqif. De loin, c’est franchement fabuleux. Un souk authentique, avec les murs faits de pierre et boue séchée, de rue étroites, de commerces divers et variés (mais toujours regroupés par thème)… Mais… Car il y a un mais… Si tout à l’air assez authentique (je pense aux gens qui peuplent se lieu, aux marchands d’épices, aux vieux Qatari qui s’assoient dans leurs brouette au milieu des allées, des tissus, du marché aux animaux, …) Et bien le décor, lui, est faux… Le souk de Doha est en fait une construction moderne, faite de béton et de Placoplatre, le tout habillement enduit pour donner l’apparence de l’authentique…  Un peu dommage… La première touche de vrai vie que nous croisons depuis notre arrivée n’est qu’un greffon artificiel (qui a bien pris certes) sur un fond de décor « World company »… Tout cela laisse un petit gout « d’Eurodisney » qui dans le contexte est un peu désagréable…
5ème jour.
Seulement d’astreinte aujourd’hui, ma consigne est de ne pas trop m’écarter du centre afin de pouvoir toujours pouvoir facilement trouver un taxi… J’en profite donc pour partir à pieds visiter un peu le centre-ville.
Levé assez tôt pour respecter mes engagements professionnels de disponibilité, c’est « à la fraîche » (30°C tout de même à 7h30) que je pars, à pieds, de l’hôtel. Doha n’est pas une ville faite pour les piétons. Ici, le carburant ne coûte rien (« Le plein de leur 4x4 leur coûte moins de 20€ » m’avait confié le commercial en visite hier), ainsi, j’ai dû marcher le long d’une route ne disposant pas vraiment de trottoirs pendant 20 minutes avant de voir mon premier passage piéton. Durant mon périple, j’ai aussi eu à traverser des deux fois trois voie, sans passage piéton, ni signalisation…
Un passage m’a fait une sensation très étrange… Longeant une route assez imposante et sans trottoir, j’ai dû marcher dans l’herbe. Le sol qui venait d’être arrosé était si humide que j’avais l’impression de marcher sur une éponge… Tout cela en étouffant de chaleur, et avec des bandes arides de sable non irrigué à quelques mètres…
Pour le reste, Doha est une jolie ville, je pense un peu en recherche d’identité. Une ville que les nombreuses grues installées partout est en train de sortir du sable. Écrasant « l’ancien Doha » dont il reste encore quelques traces, les buildings dominent la ville. Peut-être un peu en manque de maturité? … D’où cette impression de creux ressenti la veille…
6ème jour.
Nous avons déroulés sans accroc ce matin la dernière partie de notre programme… Toutefois, après une semaine passée sur un rythme assez soutenu (6h30 à 11h30 pour eux), nous avons eu du mal à les faire accrocher jusqu’au bout… 
C’est ainsi qu’à 11 heure ce jour, ils nous ont invités à aller boire le café, pour pouvoir ce dire au revoir convenablement… Au menu, « Red Tea », ou « Arabic Coffee ». Préférant le thé, je choisi donc le thé rouge, qui était tellement bon que je n’ai pas su refuser une deuxième tasse… Au moment de partir, l’un d’eux viens me voir et me dis « Tu ne peux pas partir sans avoir gouté ça »… Dans sa main, une petite tasse, remplie comme une tasse à sacké d’un liquide qui ressemble à du lait, … Vert…  Je prends le temps de le savourer, le liquide est délicieux… « that’s Arabic Coffe, made with green coffee »… S’il ne me l’avait pas dit, je chercherais encore ce que c’était… Mais qu’est-ce que c’était bon !! Enfin, l’un des stagiaire, celui qui avait toujours les yeux rouges me tends une petite pipe, remplie d’un mélange ressemblant a de l’origan…
-Is that drug ?
-No… Arabic Tobacco… You have to try this…
-do you think that is legal in France
-I don’t know… But you have to try this… Two breath, then your head will twirl…
Après avoir refusé poliment, et donné nos casquettes en plus de nos adresses mail (sic!), nous prenons congés… Aaahhh… Toute une après-midi de libre !! Du coup, direction le sud… Après 50Km de désert rocailleux et plat, nous y sommes… Les dunes de sable ! Quel spectacle étonnant… Dommage qu’en ce lieu l’on soit plus proche de l’atmosphère de Mad Max que de celle de Lawrence d’Arabie… Malgré les buggys, et les poubelles par terre, l’endroit reste magique… Déjà, le soir tombe…  C’est vrai que je n’en ai pas parlé, mais ici, la journée est décalée par rapport à chez nous. Si le soleil se lève vers 6 heures, il se couche vers 17 heures… Question pratique de confort dans un pays ou la température a l’ombre dépasse souvent les 55°C en journée… Nous mettons donc à profit ce début de soirée pour nous promener sur la corniche, et retourner au souq… Souq qui alors prend tout son charme. Une chose amusante, c’est que les marchands y sont regroupés par thème. Et je peux vous dire que l’aile réservée aux marchands d’épices est un régal…  Après avoir siroté tranquillement un Ayran Yogurt, c’est presque avec regret que je retourne à l’aéroport… Sur la route, nous faisons le plein de la voiture… Nous en auront pour 48 Rials… Il faut dire qu’à 0,85 rials le litre… Pour comparaison, 1 € valait aujourd’hui 4,10 Rials…. Vous imaginez, 50 litres de super pour 11€?

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