dimanche 17 avril 2011

Retours de Naples...

Lundi, et les autres jours...
Vivement vendredi...
"Ils ont tout de même inventé les Ferrari et les Spaghetti" me fait remonter l’un de mes lecteurs…
Je répondrais qu’ils ont inventés les routes aussi. Mais honnêtement, celles de Pompeï sont meilleures que celles de Naples...
Comment un peuple qui dominait le monde à ce point il y à seulement 80 générations à-t-il pu donner... Bref…
J'ai déjà dis beaucoup, et même si toutes les dix minutes on est effaré par quelque chose d'aberrent, je vais vous parler plus en détail de ma mission...
Je partais pour former du personnel sur place à nos procédure de travail, dans le but de les rendre autonomes. Avant mon départ, j'avais précisé au concessionnaire un planning (validé par lui), et demandé certain pré-requis (validé par lui aussi).
Dès mon arrivée, douche froide, pas de personnel à disposition. Priorité à la reprise, je demande une caisse à outil, afin de faire le boulot. Ils m'ont alors sorti une caisse... Vide... Les outils, venus du fin fond de nulle part (comme en témoigne leur état) ne sont arrivés que quelques heures plus tard... après m'être amusé quelques jours, et leurs avoir prouvé que je savais travailler et ranger mes outils (bien qu'ils vinssent plusieurs fois y mètre le Bazard!), ils ont fini par m'accepter, allant jusqu'à me faire la bise le matin... Finalement, pour le dernier véhicule, l'un des techniciens est venu voir ce que je faisais, me demandant toutes les cinq minutes pourquoi est-ce qu'on m'avait envoyé, parce que le travail n'avait vraiment pas l'air difficile...
J'avais mangé mon pain blanc...

En deuxième semaine, pile poil dans mon planning, je demande à commencer les reprises en carrosserie. Embarrassés, ils m'expliquent qu'ils ne font pas de carrosserie, mais qu'il y à un autre garage qu'ils font bosser, quatre km plus loin dans la ville... Idéalement situé sous un nœud autoroutier, à un croisement de chemin de fer, surplombé par une ligne haute tension, le travail à la carrosserie est pénible. Toutefois, le principal atout de cette situation est que le bruit des autoroutes couvre celui des avions (et oui, en plus de tout le reste, on est en bout de piste de l'aéroport...).
Les conditions de travail, comme le travail effectué y sont apocalyptiques. En une semaine complète, et à 5, ils ont réussi à poncer une aile d’un camion (hélas pas l'un des mien), me bousiller un capot (là, par contre, un des mien, alors qu'il n'y avait pas de reprise dessus...), peindre les roues (jantes et pneus compris) d'un camion, et même, aujourd'hui, peindre des balais d'essuie glace...
Pas contrariant, ils répondent à nos sollicitations constantes par des "OK, on y va, on va le faire" Mais évidement, une heure après, à part le café au fond des tasses, rien n'à bougé...
Bref, j'ai aujourd'hui compris grâce aux gens du garage mécanique (qui me paraissent maintenant tout à fait civilisés et fréquentables) qu'en fait, notre présence gênait "les affaires"... j’avais bien observé de grosses berlines allemandes qui venaient se garer, et repartait sans que personne n’en descende..

Toujours dans le cadre de ma mission, j’ai du me rendre sur une base militaire. Au poste de garde, évidement, le vigile ne parle qu’italien… Je lui tends ma carte d’identité… Il secoue la tête en me disant, « no, no, ho bisogno de la tua carta d’identita », en me montrant une carte d’identité italienne… Allez lui expliquer qu’en France, elles ne sont pas comme chez eux… Vendredi… Enfin, mon avion décolle à 15h. Je profite du matin pour aller faire des courses, trouver du Limoncello, des pâtes et du café à ramener en France… la caissières du petit supermarché ou je m’approvisionne est la seule personne parlant français que je croise depuis deux semaines. Elle me demande pourquoi je suis en Italie… Lui ayant expliqué que je viens pour le travail, elle rigole, et me dit que je vais me casser les dents: faire travailler des Napolitain, quand on est étranger, c’est pas possible… La prochaine fois, j’irais donc faire mes courses en arrivant… Peut être que cela m’évitera des désillusions…

J’attends dans le hall de l’aéroport depuis plusieurs heures déjà (l’avion qui part de Naples, c’est celui qu’on ne veut pas rater!), lorsque mon vole est marqué annulé! Impossible d’obtenir des renseignements, je me rends donc au guichet ou aurait du avoir lieu l’enregistrement de mon vole… Après une très longue attente, quelqu’un vient enfin ouvrir le guichet. Ouf, je suis premier… Mais un vent de panique s’empare de la file, et point de salut pour ceux qui ne parlent, ou plutôt ne crient pas l’italien… L’hôtesse refuse de parler une autre langue que son langage natif (qui n’est même pas l’Italien, mais un dialecte locale)… Bref, après avoir du laisser passer toute la file des Italiens, finalement, elle ne nous propose à nous étrangers que le replacement sur le vole trois jours après… Ou le remboursement du billet d’avion… Grande Italia!


Epilogue. Je viens de relire mon texte. Ne vous méprenez pas, j’ai fait ressortir beaucoup de points négatif de ces voyages… Mais ils restent des expériences profondément positives, une immersion dans une culture et une façon de vivre qui bien que proche n’est pas la mienne. Est-elle moins bonne ?
Je ne pense pas. Juste, différente… D'ailleurs, un an après, il s'avère que le travail qu'ils nous ont fait était de très bonne qualité, malgré des moyens limites...
En tout cas, ces voyages ont réellement été de grandes expériences… C’est pourquoi je voulais le partager avec vous…

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