dimanche 19 juin 2011

Origines.

Il y à peu de temps, on m’a demandé quelles étaient mes origines. Il serait simple de répondre Dauphinois: j’y ai passé la plus grande partie de ma vie. Pourtant, la réponse n’est pas si simple. Par mon père, je suis Berrichon. Par ma mère, Mauriennais.
Si j’ai passé 18 ans dans le Dauphiné, il faut aussi compter 6 ans cumulés en Savoie, presque deux ans et demie sur la côte d’azur, un an et demi en Vendée, et encore une autre année et demie en voyages (par ordre décroissant de durée: France, Angleterre, Russie, Italie, Allemagne, Hollande, Pologne, …), et enfin, une année sur Lyon...
Alors quelles sont mes origines? Quand on me l’a demandé, j’ai répondu «Savoyard». Pourtant, je n’y ai pas passé la majorité de ma vie. En deuxième réponse, je dis «Lyonnais». Car mon avenir et mes amis sont désormais là bas…
Mais le débat est posé.
Bien que les flux migratoires aient toujours existé, il y à encore quelques générations, les gens dans mon cas étaient une exception. Les identités régionales et culturelles étaient une chose naturelle, que les gens ne prenaient pas la peine de cultiver. Les racines étaient fortes, et les gens concernés par la vie locale, ils connaissaient leurs voisins, étant nés et ayant grandis avec eux, ils étaient plus que des amis: presque de la famille.
Cette vie existe encore, dans les petits villages. Mais elle tend à disparaitre.

Dans les grandes villes, elle n’existe plus. A la place, nous créons nos réseaux sociaux (sur la toile, mais aussi dans la vraie vie), et cultivons en poussant à l’extrême ce que nous pensons être nos racines. Pour reprendre mon exemple, me sentant originaire de Savoie, si j’achète un fromage, c’est du reblochon (alors que les amis que je conserve en Savoie n’hésitent pas à acheter du camembert), si j’achète du vin, ce sera en priorité un Chignin, un Appremont ou une Mondeuse (alors que je suis le premier à reconnaitre la qualité d’un Tokay d’Alsace, d’un bon Bordeaux rouge, ou d’un Sidi Brahim rosé). Enfin, je ne fait pas une soirée chez moi sans faire tourner la grole, accessoire aujourd’hui pourtant quasiment disparus de « mon pays »…Ce qui est vrai dans mon cas l’est pour tous les déracinés que je connais… Et plus les origines sont différentes, plus le mal est grand. Une personne de ma famille est originaire d’Irlande, et dès qu’elle peut, elle affectionne de nous faire partager sa culture. Une autre personne à quitté la France pour s’établir en région Londonienne… Et chaque fois qu’ils reviennent en France, ils font provision de mets locaux… Mes voisins sont originaires du Maroc, et ils se réfugient dans l’Islam à outrance, retrouvant ainsi les racines qu’ils ont perdu…

Ainsi, cette époque ou l’on dit les gens froids et égoïstes, extrémistes et intolérant, ne serait elle pas due finalement à un certain manque de repère?

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