dimanche 8 avril 2012

De l'autre coté de la boule...

4h30.
Le réveille sonne. Ce n’est pas possible… Pourquoi mon réveille sonne-t-il à 4h30 ce Samedi 17 Mars?
Bon, je l'éteints, mais je ne me lève pas… Le Samedi, je ne travaille pas, et en plus, j’ai passé toute la semaine à me coucher tard pour essayer de travailler un peu plus, et à me lever tôt pour essayer d’anticiper les effets du décalage horaire…
Décalage horaire???
Ah??? … Mais oui, je me souviens!! Et me levant d’un bon, je m’écris :
« AUJOURD’HUI, JE PART A SINGAPOUR!!! »


06h00… Après la douche et la route pour l’aéroport, je m’enregistre enfin sur mon vol Lyon-Paris. C’est au moment où je certifie sur la borne tactile l’affirmation d’avoir moi-même fait mes bagages, et de ne pas avoir mis dedans ni stupéfiants ni produits illicites que l’angoisse du départ m’étreint.

Pour la première fois depuis 1981, je vais mettre les pieds dans un pays qui applique la peine de mort… (Tout de même plus de 400 exécutions chaque année pour un pays de 5 millions d’âmes…). Et ça peut aller vite, il suffit de 13 grammes de cocaïne, ou 480 grammes de cannabis pour se retrouver condamné…

Je fais alors le tour de mes « acquis » (certains appellerons ça idées reçues)… Singapour est une citée état de 30 Kilomètres sur 40 pour environs 5 millions d’habitant… Soit sur la même superficie, 5 fois la population de la capitale des Gaules.
Le république applique des lois extrêmement répressive, ainsi, il est interdit de mâcher du chewing-gum et fumer dans la rue, interdit de traverser en dehors des clous, interdit de, mais aussi et encore… Bref, tout ce qui n’y est pas expressément autorisé est interdit.



Pour tout dire, il est même interdit de transporter des Durian (un fruit local) dans les transports en communs, lieux publics, etc… D'ailleurs, je me demande si ce type d'article ne serais pas interdit là bas...
Pfiou….
Pfiou, c’est aussi pour le climat. Situé à moins de 300 kilomètres de l’équateur, et entouré (voire bâtie sur) l’eau, les températures et taux d’humidité sont assez constant. Entre 26° la nuit, 31 le jour, pour… 80% d’humidité!!! Mouais, ça ne doit pas être si dramatique… On verra sur place… Quoi qu’il en soit, j’ai laissé mon gros blouson d’hiver dans la voiture… Je n’en aurais pas besoin!
Quand l’avion part, j’ai juste le temps de voir Lyon disparaitre sous ces ailes… Nous voilà partis pour Paris, ou nous attends l’Airbus A380 de 11h00.
Après un vol sans histoire, et avoir pris le temps de faire le tour complet des trois aérogares en courant derrière les panneaux, nous arrivons juste à temps pour l’enregistrement de notre vol.
Au comptoir, l’hôtesse de Singapore Airlines me tend un imprimé blanc et rouge (servant de visa), à compléter d’après mon passeport, et les informations de mon voyage (durée du séjour, adresse sur place, …) Et là, écrit au dos, en rouge et lettres capitale… « WARNING DEATH FOR DRUG TRAFFICKERS UNDER SINGAPORE LAW”…

Je ne touche pas à ce genre de choses, mais me mets à repenser à ces histoires de bagages “truffés” par des soutiers à l’aéroport de départ pour qu’un complice récupère la marchandise de l’autre côté… Ou encore, à ces histoires de douaniers qui mettent des colis suspects dans certaines valises pour s’entrainer, et qui parfois les y oublient…
Bon, de toute façon, trop tard, la douane Française passée, l’embarquement commence…
Le vol, je vous en parlerais plus de l’autre côté, chez mes avions de ligne… Un petit mot rapidement tout de même… En montant dans cet A380, et en en faisant le tour… Je pense avoir compris ce que ressentaient les passagers du Titanic il y a 100 ans tout juste en montant à bord…

Après 13 heures de vol, nous atterrissons à Singapour. Ma montre indique 23h20 au moment où l’avion s’immobilise enfin, mais ne nous y trompons pas… 7 heures de décalage horaire… Le soleil ici se lèvera dans quelques minutes… Sorti de l’avion, courbatu et fatigué d’une nuit mangée par le « Jet lag », étreins d’angoisse d’enfreindre l’une des nombreuses interdictions, ou de voir ma valise truffée par de dangereux bandits ou d’éventuels douaniers incompétents, je reçois directement sur les épaules la première mauvaise surprise… Comme un coup de poing, et malgré l’heure matinale, les +25° humide du hall de l’aéroport me rappellent que c’est la première fois de ma vie que je quitte l’Europe pour trouver autre chose que mes habituels et confortables climats méditerranéens et montagnards… Ici, c’est tropical!
25°, c’est pas chaud… Mais l’humidité est étouffante. C’est ainsi déstabilisé que je me présente au poste de douane… Cette fois, c’est sur… Ma valise a été piégée, et je vais finir dans les geôles Singapouriennes… En plus, un douanier viens me voir pour me dire que je me suis trompé de file. Et voilà, j’ai tout gagné, je me suis fait repéré!!! C’est fini, ils vont me fouiller intégralement, avec prise de sang et tout… (J’ai lu que ça se faisait fréquemment ici)…


Après courte attente et une étude minutieuse de mon passeport et des ratures que j’avais fait sur mon visa (et oui… encore un mauvais point pour moi…), la fonctionnaire des douanes tamponne trois fois, déchire le volet du formulaire qui me revient, me rends mon passeport (avec un sourire franc, en plus) et me souhaite la bienvenue à Singapour…
Mais??? C’est tout? Où est la fouille de mes valises? Et ma prise de sang???
Ben non, rien… Oufff…. En fait, durant le séjour, nous nous rendrons compte que les interdits ne sont pas si nombreux ni si incompréhensibles que ça, et que souvent, les panneaux d’interdiction ne font que souligner l’évidence…Alors, oui, certains panneaux font bizarre… Mais vu le sentiment de sécurité et de quiétude ressenti dans les rues à toutes heures du jour et de la nuit, nous pourrions bien nous inspirer de ce régime « répressif »…


Le temps que mon collègue attende sa valise (qui n’est pas encore arrivée, contrairement à la mienne), je pars prendre possession de la voiture de location… Déjà, il faut vraiment chercher pour trouver le comptoir… Puis ici, ils ne sont pas habitués… Il faut dire qu’à Singapour, c’est pas comme chez nous. Puis ils conduisent à gauche, à l’anglaise… Puis pour éviter de congestionner la ville, l’état a mis en place un système qui rend le prix des voitures prohibitif, et leur usage encore pire… (Droit de posséder une voiture à acheter, aux enchères, tous les dix ans, taxes sur les voitures de je sais plus combien, bref, une Nissan Micra revient ici à plus 90000€)… Bref, a Singapour, la voiture est si chère que les gens ne louent pas de voiture, mais prennent le taxi (je le saurais pour la prochaine fois, surtout vus les nombreux ennuis occasionnés par Hertz durant tout mon séjour). D’ailleurs, la fille de l’accueil était tellement habituée qu’elle m’a demandé plusieurs fois la date d’expiration de mon permis de conduire, à pris une empreinte de ma carte bleue, et plus tard pendant le séjour, sans même m’en avertir à débité 2000 SingDollard dessus, alors que la location était payé en direct par mon chef depuis la France…
Bref, le temps que mon collègue revienne (sans valise, mais avec une prime de 100 SingDollar, un kit de toilette, et l’assurance que sa valise perdue par Air France durant le transit serait portée à l’hôtel), et la voiture est enfin là.



Nous sortons du hall de l’aéroport pour la réceptionner, et là, deuxième coup de poing… Contrairement à ma première impression, le hall était climatisé. L’extérieur, lui, ne l’est évidemment pas. Ce ne sont que 3° de différence… Mais l’humidité… On a l’impression de respirer du sirop… Du sirop parfumé, car il flotte dans l’air un parfum… Non identifiable… Difficile à décrire… Un parfum de mystère et d’aventure, le parfum de l’Asie… Pas désagréable… Mais la ville entière en est imprégnée.
Je sais, cette dernière phrase peut être amusante à lire… Mais je sais aussi que ceux qui sont déjà allé là-bas en avion savent de quoi je parle…
C’est à ce moment que nous retrouve James, notre collègue Singapourien. Je profite au passage de ces quelques lignes pour le remercier d’être venu nous accueillir un Dimanche matin à 7h, et pour sa disponibilité et sa sympathie durant le reste du séjour!!
Nous le suivons donc au milieu de la ville jusqu’à l’hôtel.



Les paysages que nous traversons sont beaux, réellement, même les HLM au bord de l’autoroute ont un petit style de résidence privée… Et les voitures… Vu les prix annoncés, je m’attendais à voir de petites voitures, dont les gens prendraient grands soin… Mais non, Lamborghini, Maserati, Ferrari, Mercedes, BMW, … Tout le gratin de la groooossse sportive Européenne est réuni là, sur quelques Kilomètres carrés… On se croirait à Monaco… Et je ne parle pas des modèle locaux, type Toyota, Honda, Mitsubishi, …
En fait, la parfaite antithèse de la région Napolitaine ou j’étais la semaine précédente! De belles voitures, conduites avec respect des autres conducteurs (sauf pour ce qui est des deux roues qui par leurs nombres et leurs style de conduite me font penser aux motards Parisiens), et je n’ai pu voir aucune voiture cabossée… Encore une fois, contrairement à Naples, ou l’on ne peut pas trouver une seule voiture non cabossé… On pourrais juste leur reprocher de toujours rester sur la voie de droite, même à faible vitesse, sur l’autoroute…






Nous arrivons enfin à l’hôtel. Au premier contact, ça coince. Les petits déjeunés qui étaient demandés ne sont pas inclus, et à l’accueil, on essaie de faire débiter à ma pauvre carte bleue la totalité des 5000 $S (environs 2600€) du séjour… Evidemment, un montant pareil, ça ne passe pas… Pourtant, ça aurait dû… Après enquête, je me rends compte qu’en fait, Hertz a déjà bloqué 5000€ sur mon compte, bien que l’hôtesse ai dit qu’elle n’en ferait rien, et que la voiture ait été payée en directe par mon entreprise…
Discussions, palabres, et finalement, tout s’arrange…
Notre ami James nous quitte là, nous souhaitant une bonne journée et posant le rendez-vous pour le lendemain.

Après avoir rangé les affaires dans nos chambres, et pris une bonne douche (notez que vu la chaleur et l’humidité on est presque moins mouillé sous la douche que dans la rue!), nous partons visiter.
Dans la journée, nous descendons Orchard Road (environs 4Km de centres commerciaux), Bras basah Road, et arrivons à la Marina, celle ou le grands prix de Formule 1 se tient chaque années… Que dire? Ben Singapour, c’est beau, les gens y sont détendus (et j’en ai même vus qui fumaient dans la rue), nous n’y avons vu ni policiers (à part ceux en faction devant la porte de la maison du gouvernement), ni actes d’incivilité (à part un fumeur qui a fait tomber sa cendre par terre avant de jeter le mégot dans un cendrier, et des gens qui ont traversé la route en dehors des clous, et/ou quand le petit bonhomme n’était pas vert)…
Le reste n’est pas trop racontable… Les bâtiments coloniaux qui côtoient une skyline juste incroyable, une architecture osée et futuriste (d’ailleurs, n’ont-ils pas peur de voir leur île s’affaisser à force?)… A part le climat, oui, ce que j’ai vu de la ville aujourd’hui m’a plu!
C’est donc éreinté par une petite balade de 8Km, étouffé par l’humidité, brûlés par le soleil, que le soir, nous avons été heureux de retrouver l’hôtel, sa climatisation, la douche dans la chambre, et le restaurant…

Le deuxième jour, nous commençons les meetings avec les locaux. Le rythme de travail est cool, pourrait presque ressembler au travail à l’Italienne… A la différence que le boulot avance très correctement, qu’il n’y a pas de temps de pause interminable… A Singapour, la semaine dure environs 45 heures. Ils travaillent en générale du Lundi au Vendredi, et disposent de deux semaines de congés payés par ans… Le tout pour un salaire médian de 2500 Sing Dollard…
A la fin du meeting ou nous passons le planning des deux semaines en revue, James le déroule puis nous regarde et dit en souriant « then, on Saterday, you’ll have finish your job here, and you’ll take the plane and begin to miss Singapore »… je ne suis là que depuis deux jours… Mais je pense qu’il a raison…
Bon, il est 15H00 chez vous… Si je veux être en forme demain, il est grand temps d’aller au lit… Il reste pourtant encore tant à écrire pour compléter cette courte introduction…



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