jeudi 18 août 2011

Anniversaire 18/31

Tu parles, on me fait miroiter le paradis, mais je sais bien qu’ici, ce n’est que l’enfer. Je suis quelques années avant cette dictée. De retour juste après l’époque de la ZEP coincée au fond de la ZUP*... Je me rappel du choc. Nous habitions un H.L.M. avec mes parents.

Puis il y à l’accident. Je me retrouve seul. A peine douze ans, et déjà criblé de dettes, et seul pour affronter un monde hostile et au mieux indifférent. Le petit village dans lequel je suis alors placé est une sorte de grande famille. Une famille dans laquelle il y a autant de frères et de sœur que d’enfants sur les bancs de l’école avec moi. Le choc est donc très brutal. Orphelin et déraciné, je me retrouve projeté seul depuis ma jungle urbaine, peuplée de sauvages individus qui préfèrent rester seuls les un contre les autres, plutôt que de faire front et de s’unir. Le monde dans lequel j’ai grandi, et dans lequel je suis à l’aise. C’est cet instant que nous vivons. Je marche, d’un pas assuré, sans écouter les bruits autour de moi. C’est la fin de la journée. Je rentre de l’école pour retourner chez la famille qui m’accueil. Ils essaient de bien faire. Mais je les trouve aussi envahissant et bien pensant qu’ils me trouvent sauvage et distant. Et c’est le cas de toute la communauté.

*ZEP: Zone d’éducation prioritaire = école pour élèves difficiles, ZUP: Zone d’Urbanisation Prioritaire, les gettos de la fin du XXeme siecle

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